Cinq Préludes

Debussy écrivit ses "Préludes" pour piano entre 1909 et 1913. Il en existe 24 au total, répartis en 2 livres de tailles égales. Le compositeur considérait les "Préludes" comme des morceaux de musique indépendants, qu’il ne fallait donc pas nécessairement jouer la suite les uns des autres. Dans l’édition originale, les titres figurent la fin de chaque partie, comme une sorte de note de bas de page. L’interprète peut ainsi se faire une première impression sans ?tre influencé par les titres évocateurs de Debussy. Les préludes que j’ai choisis proviennent tant du premier que du deuxième livre. Ils sont toutefois présentés dans un tout autre ordre qu’ l’origine. Pour lessélectionner, je me suis demandé : Quelles sont les parties qui s’accordent dans un nouvel ensemble? La partie centrale, "La fille aux cheveux de lin", qui est sans conteste le prélude le plus connu, et "Minstrels", un morceau empreint d’humour, en forment le fil conducteur.Orchestrer quelques-uns de ces préludes pour une harmonie a été une expérience passionnante et instructive. Il ne fait aucun doute que Debussy était un orchestrateur hors pair. Dans mon orchestration, j’ai essayé de servir au mieux le caractère et l’esprit général de la musique. Ainsi, j’ai conservé les tonalités d’origine et modifié le moins possible la partition originale, en me contentant d’ajouter parfois des octaves. Ç et l , Debussy suggère lui-m?me une orchestration, par exemple dans "Minstrels", o? il écrit "tambour" en regard d’un certain passage rythmé. Enfin, je trouve toujours intéressant de placer la musique dans un cadre plus vaste. Debussy termina son deuxième livre de "Préludes" en 1913. Cette m?me année eut lieu Paris la première du "Sacre du Printemps" de Stravinsky. Un an plus tard, la Première Guerre mondiale éclata. La fin d’une époque ?Karel Deseure